đ đ± En route vers un fret plus vert
đ Et en bonus : les lectures "must-read" de l'entrepreneur en herbe
Hello Ă tous, aspirants sauveteurs de la planĂšte Terre,
Aujourdâhui, on quitte les crĂ©dits carbone pour embarquer avec vous sur un tout autre sujet : la dĂ©carbonation du fret.
Le fret - câest-Ă -dire les activitĂ©s de transport de marchandises đ đą đ âïž - est responsable dâune part importante des Ă©missions de gaz Ă effet de serre. Si des initiatives ont Ă©tĂ© lancĂ©es Ă lâĂ©chelle française et europĂ©enne pour rĂ©duire ces Ă©missions, nous sommes encore loin du compte. LâopportunitĂ© pour des entrepreneurs de faire accĂ©lĂ©rer les choses ?
Nos explorations du jour :
le fret : pourquoi et dans quelle mesure pollue-t-il ?
les initiatives pour réduire les émissions
les opportunités de projet repérées en cours de route
le moment formation consacrĂ© aux lectures âmust-readâ pour les entrepreneurs
La newsletter risque dâĂȘtre coupĂ©e par email. Pour la lire en intĂ©gralitĂ©, cliquez sur ce lien afin de lâouvrir dans votre navigateur đ
Mais avant cela on vous propose de revenir sur le bilan Ă date de nos avancĂ©es depuis lâavant-derniĂšre Ă©dition (puisquâon lâa oubliĂ© dans la derniĂšre đ) :
âïž 68 rendez-vous/cafĂ©s/calls avec des experts/entrepreneurs/cibles potentielles (+25 depuis lâavant-derniĂšre Ă©dition)
đ 226 documents lus/podcasts Ă©coutĂ©s/vidĂ©os visionnĂ©es (+56)
đĄ 80 idĂ©es dâentreprise (+12)
Et pour comprendre comment nous en sommes arrivĂ©s Ă nous intĂ©resser au fret, il faut remonter Ă quelques mois en arriĂšre. Nous Ă©tions alors en pleine exploration du domaine de lâhydrogĂšne (cf lâĂ©dition de la newsletter dĂ©diĂ©e pour ceux qui ne lâaurait pas lue), dont lâune des applications phares pour un futur propre (mais encore assez lointain) porte sur le camion propulsĂ© Ă lâhydrogĂšne. En creusant le sujet des camions, il nous a semblĂ© quâil y avait peut-ĂȘtre quelque chose Ă faire dans ce secteur⊠On vous en dit plus un peu plus bas.
Le fret et le climat : on fait les comptes
1. Les émissions de gaz à effet de serre
Lâensemble du transport de marchandises - par bateau, avion, train ou camion - reprĂ©sente 11% des Ă©missions de gaz Ă effet de serre dans le monde soit 3,2GtCOâe (3,2 milliards de tonnes de COâ equivalents. Source : MIT Climate Portal) pour une activitĂ© totale de 139 000 milliards de tonnes-kilomĂštres (1 tonne-kilomĂštre = 1 tonne de marchandise qui parcourt un kilomĂštre).
Bien que les trois-quarts de ces marchandises passent par le fret maritime, câest le transport routier qui est le plus Ă©metteur avec 65% des Ă©missions totales du fret, alors quâil ne reprĂ©sente que 20% des activitĂ©s du fret. En termes dâĂ©mission par tonne-kilomĂštre (câest-Ă -dire la quantitĂ© de gaz Ă effet de serre rejetĂ©e pour faire parcourir un kilomĂštre Ă une tonne de marchandises), le fret maritime est en effet beaucoup plus propre : 0,013 kg de CO2 par tonne-kilomĂštre vs 0,083 kg pour le fret routier. Soit 6 fois moins dâĂ©mission !
Et ça sâexplique assez facilement. Ces bateaux souvent gigantesques peuvent transporter beaucoup plus de marchandises, rencontrent moins de rĂ©sistance dans lâeau (ils flottent đ) et font beaucoup plus de distances (ils sâarrĂȘtent moins, chargent et dĂ©chargent moins etc.).
Cependant, dans cette course Ă la propretĂ©, câest le train qui lâemporte (tout du moins en France). PropulsĂ© par une Ă©lectricitĂ© dĂ©carbonĂ©e grĂące notamment Ă lâĂ©nergie nuclĂ©aire, le fret ferroviaire français Ă©met 0,009kg de CO2 par tonne-kilomĂštre (Source : The Shift Project). Imbattable đȘ
Et lâavion dans tout ça ? Le fret aĂ©rien transporte une toute petite partie des marchandises dans le monde (moins de 1%) mais reprĂ©sente tout de mĂȘme prĂšs de 5% des Ă©missions globales du fret (Source : MIT Climate Portal). Dâautant que lâindustrie de la mode, notamment les acteurs chinois de lâultra fast-fashion tels que Shein ou Temu qui ont fait beaucoup parler dâeux rĂ©cemment, font appel de plus en plus massivement Ă ce type de transport, Ă la recherche de dĂ©lais de livraison toujours plus courts. Ce serait prĂšs dâun tiers des avions-cargos longue distance dans le monde qui serait affrĂ©tĂ© pour rĂ©pondre Ă cette demande (Source : Public Eye). On sâen passerait bienâŠ
2. Le carbone noir
En plus dâĂ©mettre des gaz Ă effet de serre, le fret est aussi responsable dâune large part des Ă©missions de carbone noir (ou carbone suie, en anglais black carbon) : prĂšs de 70% des Ă©missions en Europe, AmĂ©rique du nord et AmĂ©rique latine. DerriĂšre ce nom sinistre (Ă ne pas confondre avec le noir de carbone ou carbon black) se cache une fine particule de couleur noir composĂ©e de carbone pur, qui provient notamment de la combustion incomplĂšte dâĂ©nergies fossiles telles que le gasoil des vĂ©hicules diesel, ou le fioul pour le transport maritime. Câest un des composants de la fumĂ©e noir qui sâĂ©chappe des pots dâĂ©chappement đš
On parle de combustion incomplĂšte car les combustibles ne brĂ»lent pas complĂštement (surprenant nâest-ce pasâŠ), ce qui est le cas dans les moteurs thermique par manque dâoxygĂšne et dans dâautres conditions sub-optimales, et qui entraĂźne la formation de divers polluants tels que le carbone noir ou le monoxyde de carbone
Le carbone noir est aussi issu de lâusure des pneus qui en sont composĂ©s, mais surtout des incendies de forĂȘt et de la combustion du charbon et de biomasse pour le secteur rĂ©sidentiel en Asie et en Afrique (Sources : Journal of Geophysical Research: Atmospheres).
Ces particules fines sont un dĂ©sastre Ă©cologique. Des chercheurs ont Ă©tudiĂ© leur forçage climatique, qui est âune mesure dâun dĂ©sĂ©quilibre du bilan Ă©nergĂ©tique du systĂšme Terre-atmosphĂšreâ- autrement dit, Ă quel point elles rĂ©chauffent ou refroidissent lâatmosphĂšre. Depuis lâĂšre industrielle, le forçage climatique du carbone suie serait de +1,1W/mÂČ, ce qui en ferait le 2e gaz Ă effet de serre derriĂšre le CO2 (+1,6W/mÂČ).
Le carbone noir est Ă©galement un dĂ©sastre sanitaire. DâaprĂšs une Ă©tude de la revue scientifique Environmental Health Perspectives, on estime que de 640 000 Ă 4 900 000 dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ©s pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©s chaque annĂ©e en utilisant les mesures d'attĂ©nuation disponibles contre le carbone noirâŠ
Notre oeil dâentrepreneurs sur ce bilan đ§
A premiÚre vue, les opportunités les plus prometteuses pour lancer un projet se trouvent dans le fret routier.
Dâune part parce que câest la plus grosse source dâĂ©mission en comparaison avec les autres modes de transport, donc câest lĂ oĂč nous pourrions avoir le plus dâimpact.
Dâautre part parce que câest ce qui nous âparleâ le plus : concrĂštement, le verdissement de flottes de bateaux nous paraĂźt plus complexe et lointain que celui de flottes de camions, sans parler des avions pour lesquels les technologies de propulsion verte en sont encore Ă leurs balbutiements.
Comment rĂ©duire lâimpact du fret ?
Passons ensemble en revue les initiatives majeures en vue de décarboner le fret.
Transporter moins, moins loin et moins vite
Le consensus est clair : afin de rĂ©duire lâempreinte carbone du fret, il sâagit tout dâabord de rĂ©duire lâactivitĂ© globale de ce dernier.
Les clients du fret, particuliers comme entreprises, ont ici un rĂŽle clef Ă jouer. Câest Ă eux (nous) de faire le choix de livraisons moins rapides, de produits fabriquĂ©s plus proches, et dâacheter moins. Exit lâultra fast-fashion et toutes ses dĂ©rives polluantes, place aux achats locaux et responsables. Câest par exemple le combat de ClearFashion, une start-up qui milite pour la transparence dans la mode et permet aux consommateurs de mieux comprendre lâimpact Ă©cologique et social des vĂȘtements.
Et si des solutions responsables ne sont pas possibles, pousser auprĂšs de ses fournisseurs pour quâils proposent des alternatives.
Des entreprises font ainsi le choix de dĂ©placer leurs opĂ©rations plus prĂšs de leurs marchĂ©s cibles (câest ce quâon appelle le ânearshoringâ) ou dans leurs propres pays (âonshoringâ). On peut citer le constructeur automobile BMW par exemple, qui a dĂ©cidĂ© dâouvrir une usine en Hongrie aprĂšs avoir lourdement investi en Chine et au Mexique (Source : Les Echos).
Privilégier les modes de transport moins polluants
On lâa vu, tous les modes de transport ne se valent en termes dâempreinte carbone : le train Ă©met par exemple prĂšs de 10x moins que le camion, et le bateau 100x moins (!) que lâavion. Câest ce que lâon appelle le âreport modalâ : un transfert de flux de marchandises depuis un mode de transport vers un autre mode. En France, les capacitĂ©s du transport ferroviaire et du transport fluvial pourraient ĂȘtre doublĂ©es voire triplĂ©es (Source : Plan de Transformation de lâEconomie Française).
Cette bataille est particuliĂšrement importante pour âlast mileâ, câest-Ă -dire la livraison du dernier kilomĂštre. Ici, la cyclologistique (livraison via des vĂ©los-cargos) paraĂźt ĂȘtre une solution prometteuse, couplĂ©e avec le vĂ©hicule utilitaire lĂ©ger Ă©lectrique.
Décarboner le poids lourd
Dans la classe des transports, le transport routier est le plus mauvais Ă©lĂšve en matiĂšre dâempreinte carbone.
Plusieurs opportunités existent pour le décarboner :
đŠ optimiser le remplissage des camions : le taux de remplissage des camions est de 82% aujourdâhui (Source : Plan de Transformation de lâEconomie Française). Il pourrait ĂȘtre grandement amĂ©liorĂ© via une mutualisation des flux, un ralentissement des cadences et un changement des pratiques de remplissage
đ rĂ©duire la consommation unitaire des poids-lourds : en amĂ©liorant leur aĂ©rodynamisme (allongement du nez du camion, ajout dâun dĂ©flecteur,âŠ) en abaissant leur vitesse sur les routes (pour rĂ©duire la rĂ©sistance aĂ©rodynamique), et en encourageant la formation Ă lâĂ©co-conduite pour les chauffeurs
âĄïž Ă©lectrifier le camion : pourquoi le camion Ă©lectrique, et pas autre chose ? En effet pour alimenter un camion, plusieurs alternatives dĂ©carbonĂ©es Ă l'essence sont disponibles. Parmi les principales, on trouve l'Ă©lectricitĂ©, l'hydrogĂšne et le biocarburant :
le camion Ă hydrogĂšne rencontre de multiples barriĂšres : comme on lâa vu lors dâune prĂ©cĂ©dente Ă©dition de notre newsletter, la production dâhydrogĂšne dĂ©carbonĂ© reste limitĂ©e, tandis que les infrastructures de ravitaillement sont encore peu dĂ©veloppĂ©es - pour nâen citer que quelques-unes. LâhydrogĂšne vert doit donc en prioritĂ© ĂȘtre utilisĂ© pour dĂ©carboner lâindustrie.
le biocarburant, sâil est dĂ©jĂ largement utilisĂ© (15 000+ camions en France. Sources : TĂ©ma & Transport Info), sera disponible Ă lâavenir en quantitĂ© limitĂ©e et sera Ă privilĂ©gier pour les secteurs dont lâĂ©lectrification sera plus difficile. Câest en tout cas la recommandation du Shift Project dans son Plan de Transformation de lâEconomie Française, qui voit le transport aĂ©rien et maritime ou la dĂ©fense sâadjuger la plus grande part du biocarburant disponible.
le camion Ă©lectrique : il apparaĂźt comme la voie de dĂ©carbonation principale pour le fret routier, bien quâil reste un risque dâincapacitĂ© du systĂšme Ă©lectrique français - et que par ailleurs lâĂ©lectricitĂ© dans le reste du monde est encore souvent trĂšs carbonĂ©e. En France, lâempreinte carbone moyenne sur la durĂ©e de vie dâun camion Ă©lectrique est de 306 gCO2e/km soit 72% de moins que celle dâun camion thermique diesel.

Le camion électrique a de nombreux défis devant lui. Pour en citer quelques-uns :
đ le rĂ©seau de borne de recharge Ă©lectrique pour poids lourds est encore relativement peu dĂ©veloppĂ©
đȘ« lâautonomie de la batterie nâest pas suffisante pour remplacer certains usages du camion thermique (les longues distances de 500km+ notamment)
đ° le prix dâachat dâun camion Ă©lectrique (prĂšs du double de celui dâun camion thermique soit prĂšs de 450k⏠pour les plus chers) couplĂ© Ă lâincertitude du prix de revente sur le marchĂ© secondaire freinent (sans mauvais jeu de motâŠ) les transporteurs dans cette dĂ©marche
Cependant on identifie de plus en plus de signes qui montrent que lâon va dans la bonne direction :
les ventes de camion Ă©lectrique sont en forte croissance ces derniĂšres annĂ©es (+150% entre 2022 et 2023 selon des informations que lâon a pu obtenir auprĂšs de constructeurs), et les prĂ©visions pour les annĂ©es Ă venir semblent tenir cette tendance
les mĂ©canismes dâaide de lâEtat Ă lâobtention de ces camions se dĂ©veloppent de plus en plus (subventions Ademe par exemple)
le prix des batteries sont Ă la baisse grĂące aux progrĂšs technologiques et Ă lâaugmentation des capacitĂ©s de production
Ainsi, le Total Cost of Ownership du camion Ă©lectrique, ie son coĂ»t sur lâensemble de sa durĂ©e de vie (acquisition, usage, entretienâŠ), se rapproche de celui dâun camion thermique et pourrait mĂȘme devenir infĂ©rieur dans les prochaines annĂ©es. Prometteur !
Il serait compliquĂ© pour nous (et un peu ennuyeux pour vous) de dĂ©tailler toutes les initiatives liĂ©es Ă la dĂ©carbonation du fret, tant le sujet est vaste. Mais vous avez maintenant un aperçu de ce quâil est possible de mettre en place.
Et les opportunités entrepreneuriales dans tout ça ?
Elles semblent ĂȘtre nombreuses, elles aussi. Voici pĂȘle-mĂȘle une liste des idĂ©es que nous avons eues, et des entreprises que nous avons identifiĂ©es et qui se rapprochent du secteur :
aider au financement des camions électriques (cf Pelikan Mobility)
favoriser la revente des camions électriques sur le marché secondaire
développer les infrastructures de recharges sur le réseau (cf Electra)
aider les transporteurs Ă installer des infrastructures compatibles (cf Decade Energy)
lancer le âWaze de lâĂ©co-conduiteâ
développer le retrofit de camions à l'électrique / hydrogÚne
lancer un logiciel de gestion de flottes EV (cf Nelson)
dĂ©velopper des innovations de rupture (cf Revoy par exemple, qui permet Ă n'importe quel camion de passer Ă lâĂ©lectrique en 5 minutes)
[Le moment formation] Les lectures âmust-readâ quand on monte sa boĂźte
On se permet ici de reprendre un article rĂ©digĂ© par nos soins et paru dans le blog Follow Tribes il y a quelques mois, qui prĂ©sente les diffĂ©rentes ressources qui nous ont aidĂ©s Ă dĂ©velopper notre entreprise et Ă affronter les problĂšmes auxquels nous avons dĂ» faire face. Câest parti.
Commencer Ă rĂȘver
Les ouvrages inspirants sur les « success stories » dans la tech ne manquent pas.
On en retient un en particulier : On mâavait dit que câĂ©tait impossible de Jean-Baptiste Rudelle. Dans ce livre, le fondateur de Criteo nous raconte son aventure, depuis son enfance jusquâĂ lâintroduction en bourse sur le Nasdaq de sa sociĂ©tĂ© en passant par son premier Ă©chec avec Kallback. Une rĂ©ussite made in France, qui nous a beaucoup inspirĂ©s.
Il y dĂ©taille les enseignements quâil en a tirĂ©s : lâimportance de sâentourer des meilleurs talents, les nĂ©gociations avec des VC, comment se lancer aux Etats-Unis⊠une superbe entrĂ©e en matiĂšre pour ceux qui cherchent lâinspiration.
Et pour dĂ©couvrir dâautres histoires dâentrepreneurs inspirantes, on vous redirige vers 2 podcasts quâon Ă©coute rĂ©guliĂšrement
GĂ©nĂ©ration Do It Yourself de Matthieu Stefani, mine dâor de lâentrepreneuriat
Tomorrow Now de Basile Agay, qui se concentre sur les initiatives dans le domaine du climat
Enfin, on peut citer le livre de Guillaume Moubeche, The $150M secret, oĂč il dĂ©voile tous ses insights pour monter une entreprise de 0, dans le sillage de sa mĂ©ga success story avec lemlist.
Lâoccasion de dĂ©couvrir un entrepreneur qui a cassĂ© tous les codes.
Lancer sa start-up 101
Comment trouver une idĂ©e ? Comment la tester ? Comment se lancer ? Autant de questions quâon se pose quand on ne sait pas trop par oĂč commencer. Mais on va vous aider.
Ou plutĂŽt Eric Ries va vous aider.
Son livre Lean Startup est LA méthode de référence pour créer sa start-up : identifier un « pain point » (= un problÚme), puis une solution, et itérer sur un MVP.
Un « must-read » absolu pour tout entrepreneur en herbe.
Lancer sa startup, câest aussi (surtout ?) une question de vision. Câest tout le sujet du livre Zero to One de Peter Thiel, oĂč lâentrepreneur explique comment il a créé des entreprises rĂ©volutionnaires comme Paypal.
Apprendre des plus grandes stars de lâentrepreneuriat
Les 6 premiers mois de Pulp, juste aprĂšs nos Ă©tudes, ont Ă©tĂ© une pĂ©riode dâapprentissage intense pour nous trois. Nous avons ainsi pris le temps de visionner les cours du cĂ©lĂšbre incubateur californien Y Combinator, ultra riches en enseignement. Ci-dessous quelques exemples qui nous ont particuliĂšrement marquĂ©s :
Sam Altman â How to Succeed with a Startup. Sam Ă©voque de nombreux concepts primordiaux dans le lancement dâune start-up, notamment celui de « Fake trend VS Real trend ». Une vraie tendance se distingue dâune fausse tendance par un usage « obsessionnel » de sa plateforme par ses premiers utilisateurs, qui en parlent Ă leurs proches et collĂšgues â câest le dĂ©but de la viralitĂ©. Sam Altman est aujourdâhui connu pour avoir fondĂ© OpenAI, lâentreprise Ă la pointe de lâinnovation dans lâIntelligence Artificielle. On peut dire quâil applique les principes quâil enseigneâŠ
David Rusenko â How To Find Product Market Fit. David raconte son expĂ©rience en tant que fondateur de Weebly, et un des moments clefs pour trouver le fameux « Product Market Fit » : lorsque les utilisateurs cherchent Ă dĂ©tourner le produit pour un autre usage que celui initialement envisagĂ©.
Michael Seibel â Building Product. Le fondateur de Twitch et directeur gĂ©nĂ©ral de Y Combinator souligne lâimportance de comprendre le problĂšme rĂ©solu par une start-up pour construire un produit qui a du sens.
Le Product Market Fit : Ă la recherche du Saint-Graal
Voici la meilleure dĂ©finition du « Product Market Fit » quâon a pu trouver : « ĂȘtre sur un bon marchĂ© avec un produit qui peut satisfaire ce marchĂ© ». Câest le Saint Graal pour tout entrepreneur qui se lance. Vraiment.
Mais il peut ĂȘtre compliquĂ© de savoir si on a trouvĂ© ou non le Product Market Fit, ou de savoir comment sâen rapprocher. On sâest longtemps cassĂ©s les dents sur le problĂšme en montant Pulp, avant de tomber sur lâarticle How Superhuman Built an Engine to Find Product Market Fit de Rahul Vohra qui nous a tirĂ© de cette panade. Fondateur de Superhuman, un outil dâemailing, il a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode pour mesurer le Product Market Fit. En substance, la mĂ©thode consiste Ă interroger rĂ©guliĂšrement ses clients pour Ă©valuer la proportion de ceux qui seraient « trĂšs déçus » de ne plus pouvoir utiliser le produit dĂ©veloppĂ©. Câest certainement le document qui a Ă©tĂ© le plus âgame-changerâ dans notre aventure.
Pour construire le meilleur produit possible, il est aussi nĂ©cessaire de bien comprendre le rĂŽle du Product Manager et lâorganisation autour de ce poste clef dans une start-up. Et ça tombe bien puisquâun livre existe sur le sujet : Guide du Product Management, co-Ă©crits par 13 CPO de start-ups emblĂ©matiques sur la scĂšne française dont Savinien LucbĂ©reilh (Partoo), Marcel Venturino (Wivoo) et Renaud El Ghozi (Meetic).
Enfin comment parler de dĂ©veloppement produit sans Ă©voquer le livre de Nir Eyal : Hooked. Aucune Ćuvre ne fait plus lâunanimitĂ© parmi les product managers pour rendre son client accroc Ă son produit.
Croissance, croissance, croissance
En parallĂšle du dĂ©veloppement produit, les premiers pas dâun business consistent gĂ©nĂ©ralement Ă trouver ses clients et dĂ©velopper rapidement son chiffre dâaffaires. Une bonne rĂšgle que lâon peut se fixer une fois le MVP sorti (Minimum Viable Product, ie une toute 1Ăšre version de produit) est de consacrer 50% des efforts des fondateurs sur les tests des canaux dâacquisition et 50% sur la rĂ©tention.
On sâest alors tournĂ© vers le livre de Gabriel Weinberg Traction: How Any Startup Can Achieve Explosive Customer Growth.
Le fondateur du moteur de recherche DuckDuckGo balaye les diffĂ©rents canaux de croissance possibles pour une entreprise (blogs, publicitĂ© en ligne et hors ligne, business development,âŠ) et dĂ©taille son framework « Bullseye » pour identifier le canal le plus efficace pour son business.
Sans vous spoiler toute la mĂ©thode, il sâagit de tester des actions et mesurer leur impact en permanence.
Mais ne nous leurrons pas : pour la plupart des business, le dĂ©veloppement passe par la vente. Et Ă ce jeu, on nâa trouvĂ© aucune ressource aussi instructive que le livre Predictable Revenue de Aaron Ross & Marylou Tyler, qui se sont fondĂ©s sur les mĂ©thodes de vente de Salesforce. Un âmust-readâ pour tout commercial. On recommande Ă©galement Getting to Yes de Roger Fisher et William Ury qui nous livrent leurs secrets pour mener Ă bien des nĂ©gociations commerciales.
Sâentourer des meilleurs
Quand une entreprise commence Ă grossir, le recrutement devient trĂšs vite le problĂšme numĂ©ro 1 des entrepreneurs. Se pose alors la question suivante : « comment identifier et recruter les meilleures personnes pour dĂ©velopper lâentreprise et faire perdurer la culture quâon a mise en place ? ».
Arnaud Olivier et moi nous sommes Ă©normĂ©ment appuyĂ©s sur le travail de Geoff Smart et Randy Street Who: The A Method for Hiring. RĂ©fĂ©rence absolue dans le domaine, ce livre nous a permis de recruter une Ă©quipe de choc (đ). On retient en particulier deux concepts que nous avons appliquĂ©s systĂ©matiquement dans nos process de recrutements :
Les « reference interviews » : solliciter dâanciens collĂšgues et managers du/de la candidat(e) pour rĂ©colter leur avis sur le travail de ce dernier. Ces appels nous ont Ă©vitĂ© de grosses erreurs de recrutement, et Ă lâinverse nous ont permis dâidentifier des profils « rockstar » Ă recruter trĂšs rapidement
Le mail pour closer : en toute fin de process, envoyer un long mail au candidat pour prĂ©senter Ă nouveau lâentreprise, sa vision, ses perspectives de croissance ainsi que le poste, les responsabilitĂ©s, le package etc. En plus de donner plus de transparence sur lâoffre qui lui est faite, le mail est lu par le/la candidat(e) mais aussi souvent par ses proches, famille, amis qui vont ĂȘtre plus facilement convaincus de lâoffre et vont Ă leur tour conforter le candidat dans son choix
Et pour mieux comprendre la nĂ©buleuse des diffĂ©rents mĂ©tiers en startup, on vous invite Ă consulter le Livre Blanc des mĂ©tiers en startup dâIgnition Program. Il donne une trĂšs bonne idĂ©e des responsabilitĂ©s, annĂ©es dâexpĂ©rience nĂ©cessaires, perspectives dâĂ©volution et niveaux de salaire pour chaque type de mĂ©tier.
Focus sur lâexĂ©cution
Face aux milliers de problĂšmes Ă rĂ©soudre, vous nâavez pas le choix que de prioriser vos efforts sur les problĂšmes les plus urgents et les plus importants, en fonction du stade dâavancement de votre start-up. Mais comment prioriser ?Â
Entrent en scĂšne Charles Miglietti, Kilian Bazin, Baptiste Jourdan et David Nowinksy, fondateurs de Toucan Toco. Ces messieurs ont mĂąchĂ© le travail pour nous et ont dĂ©terminĂ© le meilleur moment pour attaquer telle ou telle problĂ©matique. Ils rĂ©pondent ainsi trĂšs concrĂštement Ă des questions du type « Ă quel stade dâavancement se lancer dans de lâacquisition marketing » ou « quand mettre en place les OKR ». Par ici pour avoir accĂšs Ă leur document.
On vous recommande aussi fortement le livre rĂ©fĂ©rence pour les dirigeants dâentreprise : The Hard Thing About Hard Things dans lequel Ben Horowitz raconte son histoire Ă la tĂȘte dâOpsware, et ses conseils pour naviguer une entreprise en eaux parfois trĂšs troubles. Et dans la mĂȘme veine : High Output Management dâAndrew Grove (dâailleurs recommandĂ© par Horowitz) donne les clefs pour gĂ©rer ses Ă©quipes de maniĂšre efficace, sur des mĂ©tiers aussi diffĂ©rents que la vente ou le consulting.
Chouchouter ses clients
ProblĂ©matique typique des start-ups SaaS, lâaccompagnement des clients est souvent crucial pour assurer leur satisfaction. Et ça paraĂźt assez Ă©vident. Pourtant, le mĂ©tier de « Customer Success Manager » nâexistait pas il y a 20 ans, et beaucoup de choses restent encore Ă faire Ă ce sujet.
Nick Mehta et ses acolytes ont cependant grandement dĂ©frichĂ© le domaine dans leur livre Customer Success. Ils dĂ©finissent les grands principes du mĂ©tier : cibler les bons clients, se concentrer sur les mĂ©triques clefs (« santĂ© du client », « churn » ie taux de rĂ©siliationâŠ), catĂ©goriser les clients en fonction de leur importance au sein de votre portefeuille, minimiser le « time-to-value » (dĂ©lai entre la vente et le moment oĂč le client perçoit de la valeur de votre service) et on en passe. Customer Success fait figure de bible sur le sujet, Ă raison dâaprĂšs nous.
Mettre en place un reportingâŠ
âŠcâest souvent un enfer. Surtout quand on dĂ©veloppe une marketplace qui gĂšre diffĂ©rents types dâacteurs (comme ça a Ă©tĂ© notre cas avec Pulp). Heureusement, nos amis chez Daphni sont venus Ă la rescousse.
Ils ont rĂ©digĂ© un article et dĂ©veloppĂ© un dashboard open-source (format excel) pour mieux comprendre lâensemble des mĂ©triques liĂ©es au business des marketplaces (Gross merchandise value, Average order valueâŠ) et permettre de les tracker. Tout est lĂ
Comment valoriser sa boßte en levée de fonds
Quand on monte sa 1Ăšre entreprise et quâon cherche des sources de financement dilutif, il est gĂ©nĂ©ralement compliquĂ© de valoriser son business â câest particuliĂšrement vrai quand on nâa pas encore peu ou pas de revenus. Pour nous aider face Ă ce casse-tĂȘte, on sâest appuyĂ©s sur cet article de Point 9, qui donne des idĂ©es de valorisation de marketplace B2B en fonction de leurs stades de dĂ©veloppement.
Ils ont réitéré la démarche sur le marché du SaaS en 2023 dans cet article.
La phase de « scale », quand les ennuis commencent continuent
« Sâagirait de grandir » nous rappelle Hubert Bonisseur de la Bath dans OSS 117. Et en matiĂšre dâhyper-croissance en start-up, peu de personnes sây connaissent aussi bien que Thibault Renouf, CEO de Partoo. Thibault a Ă©crit Start to Scale, dans lequel il dĂ©crit comment il a scalĂ© Partoo jusquâĂ une boĂźte de 450 personnes et 30M⏠dâARR avec son associĂ© et fondateur Thibault Levi-Martin et une Ă©quipe hors normes⊠Impressionnant.
Dans ce livre, on retrouve notamment Les 6 Principes de Management utilisĂ©s chez Partoo pour scaler (Ă©galement disponible sur sur Tribes) quâon vous recommande de lire si vous vous demandez comment manager des Ă©quipes durant cette phase dĂ©licate.
On retient surtout le concept de Helpful Hierarchy, tirĂ© de Daniel Debow qui dĂ©finit 5 niveaux de comportement quâun collaborateur en start-up peut adopter face Ă un problĂšme :
du niveau 1 « il y a un problÚme »
au niveau 5 « Jâai identifiĂ© un problĂšme, jâai compris ce qui lâa causĂ©, jâai cherchĂ© comment le rĂ©soudre et je lâai rĂ©solu. Je voulais juste te tenir au courant. »
Câest un framework extrĂȘmement utile pour pousser ses Ă©quipes Ă ĂȘtre autonomes.
La fin dâun cycle, le dĂ©but dâun autre
Ăa y est, vous ĂȘtes passĂ© par toutes les Ă©tapes de lâentrepreneuriat, vous avez montĂ© votre boĂźte, trouvĂ© le Product Market Fit, recrutĂ© des Ă©quipes, travaillĂ© jour et nuit pour dĂ©velopper le business, et lu tous les livres et articles quâon a citĂ©s plus haut (enfin vous faites ce que vous voulez bien sĂ»râŠ). Vous vous dites peut-ĂȘtre que câest le moment de creuser lâoption de vendre votre entreprise, ou de vous prĂ©parer Ă cette Ă©ventualitĂ©.
Voici la recette magique pour rĂ©ussir cet ultime et dernier challenge : Magic Box Paradigm: A Framework for Startup Acquisitions de Ezra Roizen. Nous nâavons eu de cesse lire et relire, commenter et tester la mĂ©thode dĂ©crite dans ce livre (avec succĂšs semble-t-il !). On le recommande fortement Ă quiconque se lance dans la vente de sa sociĂ©tĂ©.
đ Merci de nous avoir lus jusquâau bout ! Merci aussi Ă tous ceux qui nous aident dans ce projet, famille, amis, entrepreneurs, experts et interviewĂ©s sans qui tout cela ne serait pas possible.
NâhĂ©sitez pas Ă mettre un petit like ou un commentaire pour nous dire ce que vous en pensez, ça nous aide Ă©normĂ©ment !
Et on vous sollicite pour un dernier petit service : on cherche en ce moment Ă interviewer des experts du secteur des batteries Ă©lectriques, faites-nous signe si vous en connaissez đ
Peace âïž
Antoine, Arnaud et Olivier
Partagez nos explorations avec vos proches đ
Et inscrivez-vous si ce n'est pas encore fait :)






















Top cette synthÚse des défis de la décarbonation du fret !
J'aurais ajouté :
- sur le constat : la sortie des énergies fossiles est un changement de paradigme pour le secteur : aujourd'hui c'est 95% de l'énergie consommée
- sur les solutions : beaucoup de solutions sont dores et déjà disponibles pour les entreprises, conciliant souvent réduction de CO2 et baisse des couts !
Les entreprises peuvent former leurs équipes et engager leur stratégie de décarbonation transport grùce à un atelier dédié : la Fresque du Fret !
https://fresquedelamobilite.org/la-fresque-de-la-transition-energetique-et-la-fresque-du-fret/