🚚 🌱 En route vers un fret plus vert
📚 Et en bonus : les lectures "must-read" de l'entrepreneur en herbe
Hello à tous, aspirants sauveteurs de la planète Terre,
Aujourd’hui, on quitte les crédits carbone pour embarquer avec vous sur un tout autre sujet : la décarbonation du fret.
Le fret - c’est-à-dire les activités de transport de marchandises 🚛 🚢 🚄 ✈️ - est responsable d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre. Si des initiatives ont été lancées à l’échelle française et européenne pour réduire ces émissions, nous sommes encore loin du compte. L’opportunité pour des entrepreneurs de faire accélérer les choses ?
Nos explorations du jour :
le fret : pourquoi et dans quelle mesure pollue-t-il ?
les initiatives pour réduire les émissions
les opportunités de projet repérées en cours de route
le moment formation consacré aux lectures “must-read” pour les entrepreneurs
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Mais avant cela on vous propose de revenir sur le bilan à date de nos avancées depuis l’avant-dernière édition (puisqu’on l’a oublié dans la dernière 🙈) :
☕️ 68 rendez-vous/cafés/calls avec des experts/entrepreneurs/cibles potentielles (+25 depuis l’avant-dernière édition)
📃 226 documents lus/podcasts écoutés/vidéos visionnées (+56)
💡 80 idées d’entreprise (+12)
Et pour comprendre comment nous en sommes arrivés à nous intéresser au fret, il faut remonter à quelques mois en arrière. Nous étions alors en pleine exploration du domaine de l’hydrogène (cf l’édition de la newsletter dédiée pour ceux qui ne l’aurait pas lue), dont l’une des applications phares pour un futur propre (mais encore assez lointain) porte sur le camion propulsé à l’hydrogène. En creusant le sujet des camions, il nous a semblé qu’il y avait peut-être quelque chose à faire dans ce secteur… On vous en dit plus un peu plus bas.
Le fret et le climat : on fait les comptes
1. Les émissions de gaz à effet de serre
L’ensemble du transport de marchandises - par bateau, avion, train ou camion - représente 11% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde soit 3,2GtCO₂e (3,2 milliards de tonnes de CO₂ equivalents. Source : MIT Climate Portal) pour une activité totale de 139 000 milliards de tonnes-kilomètres (1 tonne-kilomètre = 1 tonne de marchandise qui parcourt un kilomètre).
Bien que les trois-quarts de ces marchandises passent par le fret maritime, c’est le transport routier qui est le plus émetteur avec 65% des émissions totales du fret, alors qu’il ne représente que 20% des activités du fret. En termes d’émission par tonne-kilomètre (c’est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre rejetée pour faire parcourir un kilomètre à une tonne de marchandises), le fret maritime est en effet beaucoup plus propre : 0,013 kg de CO2 par tonne-kilomètre vs 0,083 kg pour le fret routier. Soit 6 fois moins d’émission !
Et ça s’explique assez facilement. Ces bateaux souvent gigantesques peuvent transporter beaucoup plus de marchandises, rencontrent moins de résistance dans l’eau (ils flottent 🛟) et font beaucoup plus de distances (ils s’arrêtent moins, chargent et déchargent moins etc.).
Cependant, dans cette course à la propreté, c’est le train qui l’emporte (tout du moins en France). Propulsé par une électricité décarbonée grâce notamment à l’énergie nucléaire, le fret ferroviaire français émet 0,009kg de CO2 par tonne-kilomètre (Source : The Shift Project). Imbattable 💪
Et l’avion dans tout ça ? Le fret aérien transporte une toute petite partie des marchandises dans le monde (moins de 1%) mais représente tout de même près de 5% des émissions globales du fret (Source : MIT Climate Portal). D’autant que l’industrie de la mode, notamment les acteurs chinois de l’ultra fast-fashion tels que Shein ou Temu qui ont fait beaucoup parler d’eux récemment, font appel de plus en plus massivement à ce type de transport, à la recherche de délais de livraison toujours plus courts. Ce serait près d’un tiers des avions-cargos longue distance dans le monde qui serait affrété pour répondre à cette demande (Source : Public Eye). On s’en passerait bien…
2. Le carbone noir
En plus d’émettre des gaz à effet de serre, le fret est aussi responsable d’une large part des émissions de carbone noir (ou carbone suie, en anglais black carbon) : près de 70% des émissions en Europe, Amérique du nord et Amérique latine. Derrière ce nom sinistre (à ne pas confondre avec le noir de carbone ou carbon black) se cache une fine particule de couleur noir composée de carbone pur, qui provient notamment de la combustion incomplète d’énergies fossiles telles que le gasoil des véhicules diesel, ou le fioul pour le transport maritime. C’est un des composants de la fumée noir qui s’échappe des pots d’échappement 💨
On parle de combustion incomplète car les combustibles ne brûlent pas complètement (surprenant n’est-ce pas…), ce qui est le cas dans les moteurs thermique par manque d’oxygène et dans d’autres conditions sub-optimales, et qui entraîne la formation de divers polluants tels que le carbone noir ou le monoxyde de carbone
Le carbone noir est aussi issu de l’usure des pneus qui en sont composés, mais surtout des incendies de forêt et de la combustion du charbon et de biomasse pour le secteur résidentiel en Asie et en Afrique (Sources : Journal of Geophysical Research: Atmospheres).
Ces particules fines sont un désastre écologique. Des chercheurs ont étudié leur forçage climatique, qui est “une mesure d’un déséquilibre du bilan énergétique du système Terre-atmosphère”- autrement dit, à quel point elles réchauffent ou refroidissent l’atmosphère. Depuis l’ère industrielle, le forçage climatique du carbone suie serait de +1,1W/m², ce qui en ferait le 2e gaz à effet de serre derrière le CO2 (+1,6W/m²).
Le carbone noir est également un désastre sanitaire. D’après une étude de la revue scientifique Environmental Health Perspectives, on estime que de 640 000 à 4 900 000 décès prématurés pourraient être évités chaque année en utilisant les mesures d'atténuation disponibles contre le carbone noir…
Notre oeil d’entrepreneurs sur ce bilan 🧐
A première vue, les opportunités les plus prometteuses pour lancer un projet se trouvent dans le fret routier.
D’une part parce que c’est la plus grosse source d’émission en comparaison avec les autres modes de transport, donc c’est là où nous pourrions avoir le plus d’impact.
D’autre part parce que c’est ce qui nous “parle” le plus : concrètement, le verdissement de flottes de bateaux nous paraît plus complexe et lointain que celui de flottes de camions, sans parler des avions pour lesquels les technologies de propulsion verte en sont encore à leurs balbutiements.
Comment réduire l’impact du fret ?
Passons ensemble en revue les initiatives majeures en vue de décarboner le fret.
Transporter moins, moins loin et moins vite
Le consensus est clair : afin de réduire l’empreinte carbone du fret, il s’agit tout d’abord de réduire l’activité globale de ce dernier.
Les clients du fret, particuliers comme entreprises, ont ici un rôle clef à jouer. C’est à eux (nous) de faire le choix de livraisons moins rapides, de produits fabriqués plus proches, et d’acheter moins. Exit l’ultra fast-fashion et toutes ses dérives polluantes, place aux achats locaux et responsables. C’est par exemple le combat de ClearFashion, une start-up qui milite pour la transparence dans la mode et permet aux consommateurs de mieux comprendre l’impact écologique et social des vêtements.
Et si des solutions responsables ne sont pas possibles, pousser auprès de ses fournisseurs pour qu’ils proposent des alternatives.
Des entreprises font ainsi le choix de déplacer leurs opérations plus près de leurs marchés cibles (c’est ce qu’on appelle le “nearshoring”) ou dans leurs propres pays (“onshoring”). On peut citer le constructeur automobile BMW par exemple, qui a décidé d’ouvrir une usine en Hongrie après avoir lourdement investi en Chine et au Mexique (Source : Les Echos).
Privilégier les modes de transport moins polluants
On l’a vu, tous les modes de transport ne se valent en termes d’empreinte carbone : le train émet par exemple près de 10x moins que le camion, et le bateau 100x moins (!) que l’avion. C’est ce que l’on appelle le “report modal” : un transfert de flux de marchandises depuis un mode de transport vers un autre mode. En France, les capacités du transport ferroviaire et du transport fluvial pourraient être doublées voire triplées (Source : Plan de Transformation de l’Economie Française).
Cette bataille est particulièrement importante pour “last mile”, c’est-à-dire la livraison du dernier kilomètre. Ici, la cyclologistique (livraison via des vélos-cargos) paraît être une solution prometteuse, couplée avec le véhicule utilitaire léger électrique.
Décarboner le poids lourd
Dans la classe des transports, le transport routier est le plus mauvais élève en matière d’empreinte carbone.
Plusieurs opportunités existent pour le décarboner :
📦 optimiser le remplissage des camions : le taux de remplissage des camions est de 82% aujourd’hui (Source : Plan de Transformation de l’Economie Française). Il pourrait être grandement amélioré via une mutualisation des flux, un ralentissement des cadences et un changement des pratiques de remplissage
📉 réduire la consommation unitaire des poids-lourds : en améliorant leur aérodynamisme (allongement du nez du camion, ajout d’un déflecteur,…) en abaissant leur vitesse sur les routes (pour réduire la résistance aérodynamique), et en encourageant la formation à l’éco-conduite pour les chauffeurs
⚡️ électrifier le camion : pourquoi le camion électrique, et pas autre chose ? En effet pour alimenter un camion, plusieurs alternatives décarbonées à l'essence sont disponibles. Parmi les principales, on trouve l'électricité, l'hydrogène et le biocarburant :
le camion à hydrogène rencontre de multiples barrières : comme on l’a vu lors d’une précédente édition de notre newsletter, la production d’hydrogène décarboné reste limitée, tandis que les infrastructures de ravitaillement sont encore peu développées - pour n’en citer que quelques-unes. L’hydrogène vert doit donc en priorité être utilisé pour décarboner l’industrie.
le biocarburant, s’il est déjà largement utilisé (15 000+ camions en France. Sources : Téma & Transport Info), sera disponible à l’avenir en quantité limitée et sera à privilégier pour les secteurs dont l’électrification sera plus difficile. C’est en tout cas la recommandation du Shift Project dans son Plan de Transformation de l’Economie Française, qui voit le transport aérien et maritime ou la défense s’adjuger la plus grande part du biocarburant disponible.
le camion électrique : il apparaît comme la voie de décarbonation principale pour le fret routier, bien qu’il reste un risque d’incapacité du système électrique français - et que par ailleurs l’électricité dans le reste du monde est encore souvent très carbonée. En France, l’empreinte carbone moyenne sur la durée de vie d’un camion électrique est de 306 gCO2e/km soit 72% de moins que celle d’un camion thermique diesel.

Le camion électrique a de nombreux défis devant lui. Pour en citer quelques-uns :
🔌 le réseau de borne de recharge électrique pour poids lourds est encore relativement peu développé
🪫 l’autonomie de la batterie n’est pas suffisante pour remplacer certains usages du camion thermique (les longues distances de 500km+ notamment)
💰 le prix d’achat d’un camion électrique (près du double de celui d’un camion thermique soit près de 450k€ pour les plus chers) couplé à l’incertitude du prix de revente sur le marché secondaire freinent (sans mauvais jeu de mot…) les transporteurs dans cette démarche
Cependant on identifie de plus en plus de signes qui montrent que l’on va dans la bonne direction :
les ventes de camion électrique sont en forte croissance ces dernières années (+150% entre 2022 et 2023 selon des informations que l’on a pu obtenir auprès de constructeurs), et les prévisions pour les années à venir semblent tenir cette tendance
les mécanismes d’aide de l’Etat à l’obtention de ces camions se développent de plus en plus (subventions Ademe par exemple)
le prix des batteries sont à la baisse grâce aux progrès technologiques et à l’augmentation des capacités de production
Ainsi, le Total Cost of Ownership du camion électrique, ie son coût sur l’ensemble de sa durée de vie (acquisition, usage, entretien…), se rapproche de celui d’un camion thermique et pourrait même devenir inférieur dans les prochaines années. Prometteur !
Il serait compliqué pour nous (et un peu ennuyeux pour vous) de détailler toutes les initiatives liées à la décarbonation du fret, tant le sujet est vaste. Mais vous avez maintenant un aperçu de ce qu’il est possible de mettre en place.
Et les opportunités entrepreneuriales dans tout ça ?
Elles semblent être nombreuses, elles aussi. Voici pêle-mêle une liste des idées que nous avons eues, et des entreprises que nous avons identifiées et qui se rapprochent du secteur :
aider au financement des camions électriques (cf Pelikan Mobility)
favoriser la revente des camions électriques sur le marché secondaire
développer les infrastructures de recharges sur le réseau (cf Electra)
aider les transporteurs à installer des infrastructures compatibles (cf Decade Energy)
lancer le “Waze de l’éco-conduite”
développer le retrofit de camions à l'électrique / hydrogène
lancer un logiciel de gestion de flottes EV (cf Nelson)
développer des innovations de rupture (cf Revoy par exemple, qui permet à n'importe quel camion de passer à l’électrique en 5 minutes)
[Le moment formation] Les lectures “must-read” quand on monte sa boîte
On se permet ici de reprendre un article rédigé par nos soins et paru dans le blog Follow Tribes il y a quelques mois, qui présente les différentes ressources qui nous ont aidés à développer notre entreprise et à affronter les problèmes auxquels nous avons dû faire face. C’est parti.
Commencer à rêver
Les ouvrages inspirants sur les « success stories » dans la tech ne manquent pas.
On en retient un en particulier : On m’avait dit que c’était impossible de Jean-Baptiste Rudelle. Dans ce livre, le fondateur de Criteo nous raconte son aventure, depuis son enfance jusqu’à l’introduction en bourse sur le Nasdaq de sa société en passant par son premier échec avec Kallback. Une réussite made in France, qui nous a beaucoup inspirés.
Il y détaille les enseignements qu’il en a tirés : l’importance de s’entourer des meilleurs talents, les négociations avec des VC, comment se lancer aux Etats-Unis… une superbe entrée en matière pour ceux qui cherchent l’inspiration.
Et pour découvrir d’autres histoires d’entrepreneurs inspirantes, on vous redirige vers 2 podcasts qu’on écoute régulièrement
Génération Do It Yourself de Matthieu Stefani, mine d’or de l’entrepreneuriat
Tomorrow Now de Basile Agay, qui se concentre sur les initiatives dans le domaine du climat
Enfin, on peut citer le livre de Guillaume Moubeche, The $150M secret, où il dévoile tous ses insights pour monter une entreprise de 0, dans le sillage de sa méga success story avec lemlist.
L’occasion de découvrir un entrepreneur qui a cassé tous les codes.
Lancer sa start-up 101
Comment trouver une idée ? Comment la tester ? Comment se lancer ? Autant de questions qu’on se pose quand on ne sait pas trop par où commencer. Mais on va vous aider.
Ou plutôt Eric Ries va vous aider.
Son livre Lean Startup est LA méthode de référence pour créer sa start-up : identifier un « pain point » (= un problème), puis une solution, et itérer sur un MVP.
Un « must-read » absolu pour tout entrepreneur en herbe.
Lancer sa startup, c’est aussi (surtout ?) une question de vision. C’est tout le sujet du livre Zero to One de Peter Thiel, où l’entrepreneur explique comment il a créé des entreprises révolutionnaires comme Paypal.
Apprendre des plus grandes stars de l’entrepreneuriat
Les 6 premiers mois de Pulp, juste après nos études, ont été une période d’apprentissage intense pour nous trois. Nous avons ainsi pris le temps de visionner les cours du célèbre incubateur californien Y Combinator, ultra riches en enseignement. Ci-dessous quelques exemples qui nous ont particulièrement marqués :
Sam Altman – How to Succeed with a Startup. Sam évoque de nombreux concepts primordiaux dans le lancement d’une start-up, notamment celui de « Fake trend VS Real trend ». Une vraie tendance se distingue d’une fausse tendance par un usage « obsessionnel » de sa plateforme par ses premiers utilisateurs, qui en parlent à leurs proches et collègues – c’est le début de la viralité. Sam Altman est aujourd’hui connu pour avoir fondé OpenAI, l’entreprise à la pointe de l’innovation dans l’Intelligence Artificielle. On peut dire qu’il applique les principes qu’il enseigne…
David Rusenko – How To Find Product Market Fit. David raconte son expérience en tant que fondateur de Weebly, et un des moments clefs pour trouver le fameux « Product Market Fit » : lorsque les utilisateurs cherchent à détourner le produit pour un autre usage que celui initialement envisagé.
Michael Seibel – Building Product. Le fondateur de Twitch et directeur général de Y Combinator souligne l’importance de comprendre le problème résolu par une start-up pour construire un produit qui a du sens.
Le Product Market Fit : à la recherche du Saint-Graal
Voici la meilleure définition du « Product Market Fit » qu’on a pu trouver : « être sur un bon marché avec un produit qui peut satisfaire ce marché ». C’est le Saint Graal pour tout entrepreneur qui se lance. Vraiment.
Mais il peut être compliqué de savoir si on a trouvé ou non le Product Market Fit, ou de savoir comment s’en rapprocher. On s’est longtemps cassés les dents sur le problème en montant Pulp, avant de tomber sur l’article How Superhuman Built an Engine to Find Product Market Fit de Rahul Vohra qui nous a tiré de cette panade. Fondateur de Superhuman, un outil d’emailing, il a développé une méthode pour mesurer le Product Market Fit. En substance, la méthode consiste à interroger régulièrement ses clients pour évaluer la proportion de ceux qui seraient « très déçus » de ne plus pouvoir utiliser le produit développé. C’est certainement le document qui a été le plus “game-changer” dans notre aventure.
Pour construire le meilleur produit possible, il est aussi nécessaire de bien comprendre le rôle du Product Manager et l’organisation autour de ce poste clef dans une start-up. Et ça tombe bien puisqu’un livre existe sur le sujet : Guide du Product Management, co-écrits par 13 CPO de start-ups emblématiques sur la scène française dont Savinien Lucbéreilh (Partoo), Marcel Venturino (Wivoo) et Renaud El Ghozi (Meetic).
Enfin comment parler de développement produit sans évoquer le livre de Nir Eyal : Hooked. Aucune œuvre ne fait plus l’unanimité parmi les product managers pour rendre son client accroc à son produit.
Croissance, croissance, croissance
En parallèle du développement produit, les premiers pas d’un business consistent généralement à trouver ses clients et développer rapidement son chiffre d’affaires. Une bonne règle que l’on peut se fixer une fois le MVP sorti (Minimum Viable Product, ie une toute 1ère version de produit) est de consacrer 50% des efforts des fondateurs sur les tests des canaux d’acquisition et 50% sur la rétention.
On s’est alors tourné vers le livre de Gabriel Weinberg Traction: How Any Startup Can Achieve Explosive Customer Growth.
Le fondateur du moteur de recherche DuckDuckGo balaye les différents canaux de croissance possibles pour une entreprise (blogs, publicité en ligne et hors ligne, business development,…) et détaille son framework « Bullseye » pour identifier le canal le plus efficace pour son business.
Sans vous spoiler toute la méthode, il s’agit de tester des actions et mesurer leur impact en permanence.
Mais ne nous leurrons pas : pour la plupart des business, le développement passe par la vente. Et à ce jeu, on n’a trouvé aucune ressource aussi instructive que le livre Predictable Revenue de Aaron Ross & Marylou Tyler, qui se sont fondés sur les méthodes de vente de Salesforce. Un “must-read” pour tout commercial. On recommande également Getting to Yes de Roger Fisher et William Ury qui nous livrent leurs secrets pour mener à bien des négociations commerciales.
S’entourer des meilleurs
Quand une entreprise commence à grossir, le recrutement devient très vite le problème numéro 1 des entrepreneurs. Se pose alors la question suivante : « comment identifier et recruter les meilleures personnes pour développer l’entreprise et faire perdurer la culture qu’on a mise en place ? ».
Arnaud Olivier et moi nous sommes énormément appuyés sur le travail de Geoff Smart et Randy Street Who: The A Method for Hiring. Référence absolue dans le domaine, ce livre nous a permis de recruter une équipe de choc (💛). On retient en particulier deux concepts que nous avons appliqués systématiquement dans nos process de recrutements :
Les « reference interviews » : solliciter d’anciens collègues et managers du/de la candidat(e) pour récolter leur avis sur le travail de ce dernier. Ces appels nous ont évité de grosses erreurs de recrutement, et à l’inverse nous ont permis d’identifier des profils « rockstar » à recruter très rapidement
Le mail pour closer : en toute fin de process, envoyer un long mail au candidat pour présenter à nouveau l’entreprise, sa vision, ses perspectives de croissance ainsi que le poste, les responsabilités, le package etc. En plus de donner plus de transparence sur l’offre qui lui est faite, le mail est lu par le/la candidat(e) mais aussi souvent par ses proches, famille, amis qui vont être plus facilement convaincus de l’offre et vont à leur tour conforter le candidat dans son choix
Et pour mieux comprendre la nébuleuse des différents métiers en startup, on vous invite à consulter le Livre Blanc des métiers en startup d’Ignition Program. Il donne une très bonne idée des responsabilités, années d’expérience nécessaires, perspectives d’évolution et niveaux de salaire pour chaque type de métier.
Focus sur l’exécution
Face aux milliers de problèmes à résoudre, vous n’avez pas le choix que de prioriser vos efforts sur les problèmes les plus urgents et les plus importants, en fonction du stade d’avancement de votre start-up. Mais comment prioriser ?
Entrent en scène Charles Miglietti, Kilian Bazin, Baptiste Jourdan et David Nowinksy, fondateurs de Toucan Toco. Ces messieurs ont mâché le travail pour nous et ont déterminé le meilleur moment pour attaquer telle ou telle problématique. Ils répondent ainsi très concrètement à des questions du type « à quel stade d’avancement se lancer dans de l’acquisition marketing » ou « quand mettre en place les OKR ». Par ici pour avoir accès à leur document.
On vous recommande aussi fortement le livre référence pour les dirigeants d’entreprise : The Hard Thing About Hard Things dans lequel Ben Horowitz raconte son histoire à la tête d’Opsware, et ses conseils pour naviguer une entreprise en eaux parfois très troubles. Et dans la même veine : High Output Management d’Andrew Grove (d’ailleurs recommandé par Horowitz) donne les clefs pour gérer ses équipes de manière efficace, sur des métiers aussi différents que la vente ou le consulting.
Chouchouter ses clients
Problématique typique des start-ups SaaS, l’accompagnement des clients est souvent crucial pour assurer leur satisfaction. Et ça paraît assez évident. Pourtant, le métier de « Customer Success Manager » n’existait pas il y a 20 ans, et beaucoup de choses restent encore à faire à ce sujet.
Nick Mehta et ses acolytes ont cependant grandement défriché le domaine dans leur livre Customer Success. Ils définissent les grands principes du métier : cibler les bons clients, se concentrer sur les métriques clefs (« santé du client », « churn » ie taux de résiliation…), catégoriser les clients en fonction de leur importance au sein de votre portefeuille, minimiser le « time-to-value » (délai entre la vente et le moment où le client perçoit de la valeur de votre service) et on en passe. Customer Success fait figure de bible sur le sujet, à raison d’après nous.
Mettre en place un reporting…
…c’est souvent un enfer. Surtout quand on développe une marketplace qui gère différents types d’acteurs (comme ça a été notre cas avec Pulp). Heureusement, nos amis chez Daphni sont venus à la rescousse.
Ils ont rédigé un article et développé un dashboard open-source (format excel) pour mieux comprendre l’ensemble des métriques liées au business des marketplaces (Gross merchandise value, Average order value…) et permettre de les tracker. Tout est là
Comment valoriser sa boîte en levée de fonds
Quand on monte sa 1ère entreprise et qu’on cherche des sources de financement dilutif, il est généralement compliqué de valoriser son business – c’est particulièrement vrai quand on n’a pas encore peu ou pas de revenus. Pour nous aider face à ce casse-tête, on s’est appuyés sur cet article de Point 9, qui donne des idées de valorisation de marketplace B2B en fonction de leurs stades de développement.
Ils ont réitéré la démarche sur le marché du SaaS en 2023 dans cet article.
La phase de « scale », quand les ennuis commencent continuent
« S’agirait de grandir » nous rappelle Hubert Bonisseur de la Bath dans OSS 117. Et en matière d’hyper-croissance en start-up, peu de personnes s’y connaissent aussi bien que Thibault Renouf, CEO de Partoo. Thibault a écrit Start to Scale, dans lequel il décrit comment il a scalé Partoo jusqu’à une boîte de 450 personnes et 30M€ d’ARR avec son associé et fondateur Thibault Levi-Martin et une équipe hors normes… Impressionnant.
Dans ce livre, on retrouve notamment Les 6 Principes de Management utilisés chez Partoo pour scaler (également disponible sur sur Tribes) qu’on vous recommande de lire si vous vous demandez comment manager des équipes durant cette phase délicate.
On retient surtout le concept de Helpful Hierarchy, tiré de Daniel Debow qui définit 5 niveaux de comportement qu’un collaborateur en start-up peut adopter face à un problème :
du niveau 1 « il y a un problème »
au niveau 5 « J’ai identifié un problème, j’ai compris ce qui l’a causé, j’ai cherché comment le résoudre et je l’ai résolu. Je voulais juste te tenir au courant. »
C’est un framework extrêmement utile pour pousser ses équipes à être autonomes.
La fin d’un cycle, le début d’un autre
Ça y est, vous êtes passé par toutes les étapes de l’entrepreneuriat, vous avez monté votre boîte, trouvé le Product Market Fit, recruté des équipes, travaillé jour et nuit pour développer le business, et lu tous les livres et articles qu’on a cités plus haut (enfin vous faites ce que vous voulez bien sûr…). Vous vous dites peut-être que c’est le moment de creuser l’option de vendre votre entreprise, ou de vous préparer à cette éventualité.
Voici la recette magique pour réussir cet ultime et dernier challenge : Magic Box Paradigm: A Framework for Startup Acquisitions de Ezra Roizen. Nous n’avons eu de cesse lire et relire, commenter et tester la méthode décrite dans ce livre (avec succès semble-t-il !). On le recommande fortement à quiconque se lance dans la vente de sa société.
🙏 Merci de nous avoir lus jusqu’au bout ! Merci aussi à tous ceux qui nous aident dans ce projet, famille, amis, entrepreneurs, experts et interviewés sans qui tout cela ne serait pas possible.
N’hésitez pas à mettre un petit like ou un commentaire pour nous dire ce que vous en pensez, ça nous aide énormément !
Et on vous sollicite pour un dernier petit service : on cherche en ce moment à interviewer des experts du secteur des batteries électriques, faites-nous signe si vous en connaissez 👋
Peace ✌️
Antoine, Arnaud et Olivier
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Top cette synthèse des défis de la décarbonation du fret !
J'aurais ajouté :
- sur le constat : la sortie des énergies fossiles est un changement de paradigme pour le secteur : aujourd'hui c'est 95% de l'énergie consommée
- sur les solutions : beaucoup de solutions sont dores et déjà disponibles pour les entreprises, conciliant souvent réduction de CO2 et baisse des couts !
Les entreprises peuvent former leurs équipes et engager leur stratégie de décarbonation transport grâce à un atelier dédié : la Fresque du Fret !
https://fresquedelamobilite.org/la-fresque-de-la-transition-energetique-et-la-fresque-du-fret/